mercredi 17 août 2016

Le cordon ombilical, on ne l'a pas coupé...


Sérieusement, qui a dit qu'à un certain âge on devait s'éloigner de sa mère? Quelle raisons peuvent-elles être suffisamment convaincantes pour affaiblir le lien avec la seule personne au monde de qui on n'aura jamais été aussi connecté, aussi lié.
En quoi ça peut être mal d'être proche de la femme qui nous a donné la vie?

Pour ma part, je suis choyée. Je n'ai jamais eu à faire cette coupure et personne ne pourra réussir ou même envisager à me l'imposer. Ma mère ne m'a pas seulement donné la vie, elle m'a consacré la sienne; De ma première bulle de bave à mon premier diplôme, en passant par mes premiers pas, mes premiers mots et mes nombreuses peines d'amour, ma mère a toujours été là à faire ce qu'elle sait le mieux faire: m'aimer. C'est pourquoi le cordon ombilical, on ne l'a pas coupé; On s'est fait des bracelets '' bestfriends forever'' avec.

Ma mère a toujours été la plus jeune des mères, la plus cool. Tous mes amis et tous les élèves de l'école la connaissait et l'aimait. Elle venait recouvrir des livres des fois et était toujours parent bénévole pour les sorties scolaires. Elle signait chacune de mes dictées avec un petit mot du genre '' Bravo, Cynthia, t'es la meilleure!'' Je savais à peine lire que ses petits mots qui accompagnaient les collants de la prof me remplissaient de joie, de fierté.
Ma mère dessinait, jouait au parc,aux Barbies, faisait du bricolage, me coiffait les cheveux (même si ça a impliqué quelques coiffures louches et toupets croches), elle décorait à pâques, à la st-valentin, à Noël, elle  recousait mes pauvres pantalons avec des patch colorées au niveau des genoux '' Va pas jouer dehors avec tes nouveaux pantalons Cyn, tu vas tomber et les déchirer...'' Si seulement je l'avais écouté.. Les mères savent ces choses là.
 Elle construisait des igloos dans la neige, me promenait derrière elle à vélo ..même si je baissais ses culottes sur la piste cyclable :) , elle a passé l'Halloween avec moi jusqu'à ce que je veule la passer comme une grande avec mes amis ados et quand je n'étais plus en âge de la passé, elle la passait avec mon bébé frère en disant qu'elle avait encore une petite fille à la maison.. ( bon ok c'est de la triche, mais pis! Je voulais des bonbons bon! Quelle mère aurait fait ça hein..déguisé en Dracula? C'est la mienne la meilleure.)

Ma mère m'a montré tout ce qu'elle savait, elle m'a donné tout ce qui lui était possible de me donner pour s'assurer que je ne manque de rien, que je sois heureuse et épanouie. Avec le temps son rôle de mère s'est transformé, elle est devenue une amie, une complice. J'ai toujours respecté ma mère comme on respecte une mère, mais je l'aime encore plus puisque je l'aime comme une grande chum de fille aussi, la meilleure amie qu'on puisse avoir. Celle qui nous connait par cœur et qui ne juge pas, qui a toujours le mot juste pour sécher une larme ou nous remettre à notre place. Celle avec qui on parle au téléphone pendant des heures sans rien dire, avec qui on partage notre garde-robe, celle avec qui on est incapable de rester en chicane et qui est toujours la première à tout savoir.

En étant si proches, on a bâti une confiance inébranlable et un respect mutuel viscéral.
On est capable de tout se dire, de se couvrir d'éloges ou de s'envoyer promener et même de sacrer pour rien  (c'est inacceptable me direz-vous. Pas chez nous. Un petit calissss, ça ponctue bien une phrase des fois.)
Y'en a qui voit leur mère 5 fois par année, nous on peut se parler 55 fois par jour au téléphone.
Trop? Non, jamais! La vie est trop courte pour m'empêcher de raconter à ma mère que je me suis cogner l'orteil en me levant, que j'ai parlé à tel beau garçon ou qu'un calisss de cave m'a coupé sur l'autoroute.
Ma mère c'est pas juste une mère, c'est la base de moi-même. Oui c'est kitch de dire que si elle n'était pas là, je n'existerait pas, même si c'est tout à fait logique, mais en fait c'est plus que ça;
C'est grâce à ce qu'elle est, que je suis comme je suis, que je suis qui je suis.

Grâce à tout cet amour, ce temps consacré, ces précieux conseils (Maman, je met le four à combien?) ces abus d'appels téléphoniques, ces repas cuisinés, ces fous rires et ces larmes partagées, toutes ces fois qu'elle a motivé mes retards à l'école, appelé pour prendre mes rendez-vous parce que j'étais trop gênée, les fois qu'elle a du dire dans la même année'' foutu con, il ne te mérite pas'' et '' si tu l'aimes, je vais l'aimer'', cette confiance aveugle envers moi et mes rêves un peu fous de photos et de télé, ces '' lâche pas cyn, c'est juste une mauvaise passe'' , ces ''Je suis si fière de toi'' ces ''Voyons criss réveille là, ne fais pas ça!'' ou tout simplement ces ''Ark, on ne met pas un chandail bleu marin avec un pantalon noir'', mais surtout grâce à tout ce temps qui a passé et qui transformait et transforme encore chaque journée en un précieux souvenir à ses côtés.
C'est grâce à elle que je suis une femme forte et sensible, indépendante et aimante, débrouillarde et fonceuse. C'est grâce à elle que je suis moi.

Ma mère a appris à être mère sans même en avoir eu une. Sans même avoir eu le temps de dire
''maman'', mot qui est devenu avec le temps, sa plus grande richesse.

Un jour, je serai mère aussi et c'est exactement comme elle que je veux être. Je serai toujours fière de dire ''maman'' et encore plus lorsque mes enfants auront la chance de dire '' grand-maman''.
J'aurai appris de la meilleure.

Je ne remercierai jamais assez la vie d'avoir la chance de l'avoir... comme mère.... comme amie, comme modèle, comme complice. Grâce à elle, je ne manque jamais d'amour, grâce à elle, je ne suis jamais seule.
Je sais qu'elle n'est pas éternelle, personne ne l'est; J'essaie alors de me souvenir chaque jour que chaque seconde compte, que chaque seconde est importante pour l'aimer encore plus fort.

Je t'aime maman.


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